Prix d’excellence de l’AMC

Recherche

Activités de recherche réalisées dans des musées ou intégrées à leur pratique qui contribuent à l’acquisition de nouvelles connaissances et favorisent la compréhension.

Pour la recherche dans le secteur secteur des arts

Pour la recherche dans le secteur du patrimoine culturel

Pour la recherche dans le secteur des sciences

 

Pour la recherche dans le secteur secteur des arts : A-Health, Nathalie Bondil, Musée des beaux-arts de Montréal

D’après Nathalie Bondil, l’art ne nous permet pas de comprendre ou d’expliquer tous les aspects de la santé humaine, mais il nous aide à en comprendre une grande partie.

« Il y a tellement de liens que nous pouvons créer grâce à l’art, d’une façon très poétique — parce que, bien sûr, il serait insensé de tenter d’expliquer cette complexité; ce serait de la folie, explique Mme Bondil. Mais c’est exactement ce que je m’efforce de faire à l’aide des beaux-arts, sans oublier la recherche universitaire. »

Les Beaux-Jeudis. Photo — Mikaël Theimer (MKL)

Le prix souligne les travaux pilotés par Nathalie Bondil en qualité de directrice du Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM). Ces travaux « contribuent à l’acquisition de nouvelles connaissances et à une avancée dans notre compréhension du monde ».

Le MBAM a innové en étudiant les bienfaits de l’art sur la santé et le bien-être des personnes âgées, des personnes ayant des problèmes de santé mentale et de celles atteintes de troubles de l’alimentation, entre autres. Ses études révèlent que les activités artistiques prolongées et encadrées ont des effets positifs sur la santé et le bien-être global des participants et qu’elles renforcent leur empathie. Le MBAM partage les résultats de sa recherche et de ses programmes avec des musées d’art partout dans le monde.

« Le rôle des musées, explique Mme Bondil, est considéré actuellement dans une optique totalement inédite. Après avoir découvert au XXe siècle les effets bénéfiques du sport sur la santé, nous comprenons maintenant — grâce à une panoplie de nouvelles mesures — que l’art, la culture, etc., améliorent véritablement notre santé et notre bien-être. »


Pour la recherche dans le secteur du patrimoine culturel : Museum Activism, Robert R. Janes (Co-éditeur, Routledge; chercheur invité, École d'études muséales, Université de Leicester, Royaume-Uni et Rédacteur en chef émérite, Gestion et Curatelle du Musée, Routledge) et Richard Sandell (Co-éditeur, Routledge; Professeur d'études muséales, Université de Leicester, Royaume-Uni)

Le livre de Robert R. Janes et Richard Sandell Museum Activism est lui-même un acte de militantisme.

« Le ton, la nature, le sens et l’intention du livre sont résolument militants, déclare Robert Janes, chercheur invité à l’École des études muséales de l’Université de Leicester. Nous n’étions pas tout à fait sûrs de la façon dont le livre allait être accueilli par tout le monde. Le livre a vraiment dépassé nos attentes. »

De gauche à droite : Les co-éditeurs Robert R. Janes et Richard Sandell

« Il y a eu un tel changement dans le mode de fonctionnement des musées; et c’est ce que nous espérions saisir », commente Richard Sandell, professeur d’études muséales à la même université.

M. Sandell explique que le livre tente de promouvoir « l’idée que les musées ne doivent pas ménager la chèvre et le chou, mais doivent au contraire prendre position sur certaines de ces questions et exploiter de manière effective leurs capacités uniques. Il s’agit de cette reconnaissance que les musées peuvent faire preuve de davantage de détermination pour lutter contre les inégalités et les injustices, qu’elles soient sociales, politiques ou environnementales. »

Couverture du livre.

L’obtention de ce prix montre aux auteurs que le militantisme est de plus en plus accepté dans les musées et que l’activisme muséal « a une grande valeur et un avenir ». Ce prix est extrêmement encourageant pour les 55 auteurs provenant de 18 pays qui ont contribué au livre.

« Nous leur sommes tout simplement infiniment redevables pour tout le chemin qu’ils ont parcouru, déclare Richard Sandell. Ce fut une véritable entreprise de collaboration. Une vaste réunion d’acteurs qui ont tous partagé leurs réflexions sur ce que sont les musées. »


Pour la recherche dans le secteur des sciences : Écrire le son au moyen de l’oreille humaine : reconstruire le phonautographe de Bell et Blake de 1874, Tom Everrett, Ingenium – Musées des sciences et de l’innovation du Canada

La première difficulté que Tom Everrett a dû surmonter dans son projet a peut-être été de prononcer correctement le mot « phonautographe ».

« Ce mot est compliqué à prononcer, n’est-ce pas?, affirme Tom Everett, conservateur de la collection des technologies de communication, à Ingenium, à Ottawa. Cet appareil permet d’écrire des sons. Plus précisément il transmet les vibrations émises par les ondes sonores physiques dans la voix à un stylet qui inscrit la forme de ces vibrations sur une plaque de verre en mouvement enduite de suie ».

Le phonautographe, dont le modèle original a été construit en 1874 par Alexander Graham Bell et Clarence Blake, a remporté le prix de l’AMC pour la recherche dans le secteur des sciences. Bell espérait au départ que cet appareil mystérieux et macabre puisse enseigner aux élèves sourds à prononcer des mots et rendre ainsi inutile le langage des signes. D’après les critiques, cette tentative a retardé de plusieurs années le développement du langage des signes.

Gros plan de la reconstruction terminée du phonautographe. Photo — Ingenium.

L’aspect macabre, c’est que le son était transmis dans l’appareil par une véritable oreille humaine. On ne sait pas exactement où Bell et Blake se procuraient les oreilles en question. À l’exception d’une esquisse et d’une photo, il ne reste pas grand-chose de cet appareil, qui a tout de même conduit très rapidement et directement à l’invention du téléphone par Bell deux ans plus tard.

Tim Everrett et son équipe se sont vaillamment attaqués à la reconstruction du phonautographe pour l’exposition intitulée Concevoir le son, présentée au Musée des sciences et de la technologie du Canada, à Ottawa.

D’après M. Everrett, ce prix souligne l’importance des objets en tant qu’éléments faisant partie intégrante de la recherche : « Les documents écrits et les images ont leurs limites. Il nous faut parfois un objet en trois dimensions. »

Le commissaire Tom Everrett (gauche) et le concepteur Denis Larouche (droite) avec la reconstruction du phonautographe. Photo — Ingenium.

Pour en savoir plus sur ce projet, consultez le site Web d’Ingenium. La recherche menée à cette fin a fait l’objet d’un article dans le Science Museum Group Journal.